Nos longues navigations pourraient parfois avoir des airs de mauvaises téléréalités : enfermés à 4 ou 5, loin de tout, dans 35m² pendant un mois. Sauf que dans notre cas, le but c'est de n'éliminer personne et ce, alors que ces périodes s'enchaînent. Et c'est parfois plus facile à dire qu'à faire quand les conditions se corsent et que la fatigue et la lassitude creusent les corps et les âmes.
Alors pour tenter de conjurer le sort, on fait vivre le lien social qui nous unit : on parle, on débriefe, on blague, on joue, on s'organise, on refait le monde. Et parfois, comme une bouffée d'oxygène, notre vie sociale s'étoffe momentanément : un autre bateau passe à quelques kilomètres, un oiseau se pose sur les panneaux solaires, un dauphin nage à nos côtés... Comme pour nous rappeler que nous sommes des animaux sociaux et que la présence de l'autre n'est pas une contrainte mais un besoin et qu'il est nécessaire de chérir ce lien pour ne pas risquer de se retrouver cette fois, vraiment seul.
Arrivée en Indonésie prévue dans 4 jours, je crois que je commence à avoir hâte .
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